Daniel Daniel peint, grave, sculpte, fait de la musique, des blagues, du cheval. C’est le fils spirituel d’Alice Cooper qu’il a bien connu à l’époque des Satanycs, des baraques de foire qu’il construisait au fond de son jardin, au fin fond de la Gaume et des années ’70. Daniel Daniel n’a pas peur de la technologie, il la bricole, on en viendrait presque à se réconcilier avec elle. Ses sculptures, c’est de la belle mécanique et Daniel Daniel une usine à lui tout seul. Il y a chez lui un côté suisse pour la précision et l’invention de toute pièce d’un pays de sapins bleus et de montagnes qui s’envolent. Un pays perdu où l’on peut se perdre quand l’extérieur est trop plat, trop rouillé, trop étroit. Pour le Chalet de Haute Nuit, Daniel Daniel a réalisé un film et composé une musique pour accompagner ses sculptures mobiles. Il a dirigé tout un petit monde de papier et de ferrailles, de bonshommes découpés en lamelles et de légumes qui pensent. Mais pas besoin de milliards ni d’une armée de sous-fifres au service du divertissement ici, Virton c’est Hollywood si on le veut très fort. Avec Daniel Daniel, il faut que ça bouge, il supporte mal le cirque monotone aux numéros tristes d’un certain art actuel qui la ramène un peu trop. Il préfère le plaisir à l’ennui, un plaisir brillant, avec du panache et des idées au kilo. Avec Mécaniques & Cie, il nous a encore fabriqué toute une kermesse réglée au millipoil. Daniel Daniel, c’est Alice Cooper au Pays des Merveilles…
Franck Ramone (alias François Liénard), octobre 2001.
Mécaniques & Cie, Centre Dansaert, Bruxelles, 2001 (organisé par le Chalet de Haute Nuit).